TOP

Interview de François Driol

Vice-président chargé de la gestion et du traitement des déchets

Les élus de Saint-Étienne Métropole viennent d’adopter un programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA). De quoi s’agit-il ?

C’est un document global qui fixe des objectifs précis de réduction des déchets, et qui liste un ensemble d’actions pour répondre à ces objectifs. Surtout, il met le doigt sur quelque chose d’essentiel : la meilleure façon de réduire les déchets, c’est de le faire à la source, donc éviter d’en produire et les traiter le plus tôt possible.

Car l’objectif global est d’avoir de moins en moins de déchets à collecter, trier, valoriser et, surtout, enfouir. Il s’agit de maîtriser les coûts financiers, mais aussi les conséquences pour l’environnement.

 

Quelle est l’urgence à agir dans ce domaine ?

Nous sommes clairement dans un contexte très défavorable. Avec la pandémie de Covid, nous voyons un retour de l’usage unique, du sur-emballage des produits, et nous avons collectivement d’autres préoccupations immédiates que la gestion des déchets.

Pour autant, il y a une véritable nécessité écologique. Les perturbations de notre écosystèmes sont avérées et concrètes. Sans plus attendre nous devons agir pour les contrecarrer. La réduction des déchets est un impératif dans ce sens, au même titre que les économies d’énergie, le soutien aux modes doux de déplacements, etc.

« Faciliter tous les gestes citoyens »
C’est un véritable changement de société qui est nécessaire. On parle beaucoup de mesures pour la Planète, mais chacun a du mal à abandonner ses pratiques de facilité. Les déchets sont symptomatiques de ces petits gestes que chacun doit accomplir pour espérer obtenir un résultat global probant. S’il n’y a pas d’action citoyenne à la source, du particulier comme du producteur, on ne pourra pas avancer efficacement et collectivement. Arrêtons le gâchis ! Commençons par n’acheter que ce nous allons vraiment consommer, peu importe que ce soit par envie ou par besoin.

 

Comment la Métropole peut-elle jouer un rôle dans ces gestes qui sont le fruit d’une initiative individuelle ?

La première action, c’est la sensibilisation, l’information. Que sont les déchets ? Qu’en fait-on une fois collectés ? À ce titre, SÉM le Mag, et ce dossier en particulier, est un vecteur parmi d’autres, tout comme les interventions que nous réalisons chaque année dans les écoles ou la mise en place du numéro info déchets.

La deuxième action, c’est l’accompagnement. Il faut faciliter et encourager toutes les bonnes volontés, tous les gestes citoyens. Cet accompagnement peut être financier, c’est le sens des subventions accordées pour l’achat de composteurs/lombricomposteurs/poulaillers, etc. Il peut aussi être technique. L’un de nos principaux projets est ainsi de créer un nouveau centre de traitement des déchets de tri, qui sera à même de valoriser tous les déchets d’emballages plastiques, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Cela simplifiera les consignes de tri et permettra de moins enfouir.

La troisième action, c’est la contrainte. En diminuant les fréquences de ramassage des poubelles, on peut inciter les citoyens à jeter moins. Car on trouve encore trop de déchets à la poubelle qui n’ont rien à y faire. Mais, là aussi, il faudra particulièrement veiller à informer et expliquer.