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Bernard Bonnet

Cinq questions à Bernard Bonnet

Vice-président chargé de l’eau

 

Quelle est l’ambition de la Métropole en matière d’eau potable ?

L’objectif premier est de garantir la qualité du service et de faire en sorte que l’eau coule toujours au robinet ! Cela paraît anodin, mais c’est une chance d’avoir de l’eau de qualité à son robinet, 24 h/24, et cela induit un travail de l’ombre conséquent. Notre priorité est maintenant d’harmoniser notre organisation pour faire en sorte que tous les habitants de la Métropole dont la desserte en eau relève de sa compétence puissent bénéficier d’un service identique au même prix.

 

Ce n’est pas le cas aujourd’hui ?

Non, car nous avons récupéré la gestion de l’eau potable en 2016. Avant, cette compétence était exercée par chacune des communes du territoire et nous l’assumons désormais sur 44 des 53 communes. Nous avons récupéré des services, des contrats et des modes de gestion différents. Nous gérons ainsi 37 services de distribution, et 21 contrats de délégation de service publics (DSP) à plus ou moins long terme, avec des objectifs et des prix différents.
L’échéance la plus lointaine des contrats est 2030. Nous nous organisons donc pour, au fil de l’eau, par bassin versant et au fur et à mesure des échéances, harmoniser l’organisation et finir par ne plus avoir, dans quelques années, qu’un seul périmètre, un seul mode de gestion et donc un même niveau de service pour un prix de l’eau équivalent pour tous les abonnés.

 

En janvier, les élus ont voté le principe d’une DSP pour l’adduction d’eau potable de 13 communes. Est-ce un indice du futur mode de gestion qui sera adopté partout ?

Non, ce sont deux choses bien distinctes. Nous avons diligenté une étude qui a révélé que la gestion en délégation de service public était, pour ce périmètre précis, le mode de gestion le plus pertinent. Mais ce qui est valable ici ne sera pas forcément transposable ailleurs. Sur d’autres périmètres, il faudra adopter la même démarche et nous déciderons alors au cas par cas d’opter pour une gestion en régie ou une DSP, en fonction de la solution la plus pertinente pour l’abonné.

Certains militent pour une gestion de l’eau en régie…

Je ne crois pas qu’il faille faire de cette question un enjeu dogmatique. Et en tout cas, nous avons une vision résolument pragmatique : notre seul but est de garantir la meilleure qualité du service au meilleur prix pour les habitants. Vous savez, confier la gestion de l’eau à un prestataire ne signifie pas que la collectivité abandonne ses prérogatives, au contraire ! Nous rédigeons le contrat, fixons des objectifs et un calendrier, installons un comité de suivi avec les maires concernés, définissons des pénalités en cas de manquement : c’est tout sauf un abandon ! J’ajouterai que nous venons de voter la création d’une régie d’eau brute pour préserver nos ressources en eau, qui aura pour mission de gérer toute la dimension en amont des stations de traitement. Preuves que nous ne sommes fermés à rien, mais ouverts à toutes les options !

Comment la Métropole agit-elle pour préserver la ressource ?

L’eau disponible aura tendance à diminuer. Pour ne donner qu’un exemple, entre la période 1973-1995, et la période 1996-2018, le volume d’eau annuel du bassin versant du Gier a diminué de 22 %. Dans ces conditions, chaque goutte retenue pour l’eau potable compte et ne doit pas être perdue. Aussi, nous oeuvrons pour détecter rapidement les fuites sur nos réseaux et entreprendre des travaux pour les renouveler si nécessaire. Nous faisons également en sorte que nos stations de traitement soient moins gourmandes en eau. La seconde direction est d’agir sur la qualité de l’eau. Ici, il s’agit de veiller à ce que la ressource soit le moins altérée possible dès l’amont. C’est le sens de nos actions de protection autour de nos barrages, et du partenariat que nous menons avec les agriculteurs.

"Faire en sorte que tous les habitants desservis en eau par SÉM puissent bénéficier à terme d’un service identique pour un prix identique."