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Robot de Siléane

Siléane : I,robot

Imaginez un vaste plateau presque nu, peuplé de robots. Face à vous, un imposant bras articulé terminé par une solide mâchoire en acier, destiné à dénicher et exfiltrer les intrus dans une benne de déchets recyclables. Presque en face, à quelques mètres, une large et complexe machine vouée à… trouer des fromages.

Et un peu plus loin, une autre, bien différente encore, qui sert à empaqueter des dispositifs médicaux, voisine une autre, complètement dissemblable, destinée à l’horlogerie.

 

Bienvenue chez Siléane, une entreprise stéphanoise spécialisée dans la fabrication de machines autonomes.

Siléane

Hervé Henry, fondateur de l’entreprise, fait la visite et explique : « Notre métier est d’automatiser le geste là où les machines aveugles ne marchent pas. Nous fabriquons les yeux, les mains, et les logiciels des bras robots qui vont permettre à la machine de s’adapter à une situation qui varie en permanence, pour effectuer correctement des tâches répétitives. »

Un savoir-faire à même de séduire toutes les industries, de l’agro-alimentaire à l’aéronautique en passant par la cosmétique, la pharmacie ou l’horlogerie.

Technologie de pointe

Surtout, depuis 10 ans, Siléane introduit de l’intelligence artificielle dans ses machines. Là, l’idée n’est plus de concevoir des robots capables de réagir de façon particulière en fonction de situations prédéfinies, mais des machines capables de chercher par elle-même la solution aux problèmes qu’elles rencontrent : « le robot va tester, se tromper, et petit à petit améliorer son fonctionnement en fonction de son « histoire ». »

Une faculté qui peut s’avérer précieuse dans certains domaines particulièrement dangereux ou exposés comme… le nucléaire.

« On développe cette application par exemple pour le tri des déchets de combustibles nucléaires ou le démantèlement de centrale, en créant des machines qui seront capables de scanner l’environnement et d’y créer des gestes appropriés, sans aucune programmation. Elles pourront ainsi œuvrer dans des environnements très hostiles pour l’homme. »

Une prouesse technologique qui prend racine dans le savoir-faire industriel du territoire.

« Une quête perpétuelle d’innovation »

Ah bon ?

En 2021, l’entreprise a été lauréate de l’EIC accelerator, un appel à projet du Conseil européen de l’innovation, pour ses travaux autour du tri des déchets nucléaires et du démantèlement des centrales nucléaires.
Elle fait ainsi partie des 38 entreprises lauréates (dont 4 françaises) sur 4 200 candidates, et s’est vue attribuer une subvention de plus de 2 millions d’euros pour mener à bien son projet !

Un fort ancrage local

Car si l’assemblage des machines se fait dans les locaux de l’entreprise, elle travaille beaucoup avec le bassin industriel local.

« Nous faisons fabriquer tous nos composants, et travaillons avec des chaudronniers, des soudeurs, des électriciens, des sociétés d’usinage… Nous avons la chance d’avoir un bassin industriel fourni et compétent autour de Saint-Étienne. »

Siléane s’appuie également sur l’excellence de la formation locale, et entretient des liens étroits avec l’École nationale d’ingénieurs de Saint-Étienne (Enise) et l’École des mines de Saint-Étienne. Elle peut, enfin, compter sur le coup de pouce financier d’institutions qui lui font confiance.

« Saint-Étienne Métropole a toujours été attentive à notre développement et nous a accompagné sur des projets de recherche et développement, au même titre que la Région ou la Banque Publique d’Investissement (BPI). »

Résultat ? L’entreprise créée il y a bientôt vingt ans poursuit son ascension et développe son savoir-faire.

« On commence à avoir une notoriété française voire européenne. Et, si la concurrence s’étoffe, notre capacité d’innovation fait que nous restons en avance. »

Surtout, l’entreprise poursuit sa croissance avec notamment le développement de filiales. Une première s’est déjà installée à Villefranche-sur-Saône, et d’autres devraient suivre.

« Nous avons des projets d’investissement et d’acquisition en Suisse, en Allemagne et en France, notamment dans le Nord et le Nord-Ouest. Notre objectif est de porter notre chiffre d’affaires à 35 millions d’euros d’ici 5 ans. »