Tribunes libres Mars – Avril 2023
La rubrique Tribunes libres est ouverte aux conseillers métropolitains ou aux groupes de conseillers métropolitains. Ces textes, ainsi que toute autre forme de communication externe, n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Un nouveau Musée d’Art Moderne à 200 millions ?
Dans une communication à la presse mi-janvier, le Vice-président de SEM chargé de la culture, Marc Chassaubéné, a fait état d’un projet de construction d’un éventuel nouveau Musée d’Art Moderne dont le coût pourrait avoisiner 200 millions d’euros.
Ce dossier n’a jamais été abordé et encore moins débattu dans l’Assemblée délibérante. Si la culture ne doit, bien entendu, pas être sacrifiée dans cette période de difficulté budgétaire (une extension du MAMC actuel semble d’ailleurs logique et nécessaire), une telle annonce, à l’heure où l’on demande des efforts financiers à tout le monde, a quelque chose de profondément indécent.
Alors même que la Cité du Design connait déjà d’importantes difficultés financières, ce projet relève de la démesure. Il illustre une certaine idée de la folie des grandeurs, un goût pour le « bling bling » de la part d’élus hélas tristement déconnectés de la réalité.
Isabelle DUMESTRE, Ali RASFI
Il est encore temps !
Nous dépassons allègrement plusieurs limites planétaires :
– La couche d’ozone, dont le trou se réduit chaque jour, signe que quand les pays veulent, ils peuvent sauver la planète.
– Le dérèglement climatique pour lequel nous n’agissons pas assez vite.
– L’excès de phosphate et de nitrate car nous utilisons trop de lessives et d’engrais. Chaque été, l’eau verte de nos barrages montre que nous sommes en dépassement et qu’il faut agir. Cela passe par des actions tant sur nos lessives que sur l’agriculture.
– La biodiversité, pour laquelle les scientifiques disent que nous agissons comme la météorite avec les dinosaures. La situation est très grave car nous sommes en train de provoquer une extinction des
animaux aussi importante que celle des dinosaures. Pourtant la biodiversité, c’est notre alimentation, nos médicaments, nos paysages.
Il y a de nombreuses pistes pour inverser la tendance et beaucoup de partenaires, souvent associatifs, qui sont prêts à agir… Allons-y !
Olivier Longeon, conseiller métropolitain écologiste de Saint-Étienne, conseiller régional
letempsdelecologie@protonmail.com
Mieux informer pour mieux trier !
Pendant les prochains mois, les gestes de tri vont profondément modifier les habitudes quotidiennes : tri à la source des déchets alimentaires, extension des consignes de tri, il était temps !
Désormais, les habitant·es du territoire de Saint-Étienne Métropole peuvent mettre tout petit emballage carton, plastique ou papier dans le bac jaune.
Pourtant, la plupart n’ont pas encore reçu le courrier explicatif prévu. La campagne d’affichage bat son plein, mais l’information est loin d’être compréhensible. Communiquer n’est pas informer !
Pour faciliter ces changements, il va falloir aller vers la population, pour rencontrer, écouter, conseiller.
Il n’existe actuellement qu’une poignée d’ambassadeurs du tri sur le territoire de Saint-Etienne Métropole.
C’est un emploi qu’il faut développer, un investissement pour l’avenir ! C’est l’occasion de miser sur l’humain, de créer de l’emploi, tout en assurant une bonne compréhension des gestes de tri à domicile.
Julie Tokhi, conseillère métropolitaine écologiste de Saint-Étienne
julie.tokhi@protonmail.com
Cité du Design : une gestion qui interroge, des responsabilités à déterminer
La Métropole a été appelée à combler un déficit de plus de 1,4 million d’euros en septembre dernier, dont le Président du Conseil d’Administration, M. Chassaubéné, ne s’était pas rendu compte. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
L’État veut légitimement imposer une profonde refonte des statuts de l’établissement, comme la Chambre Régionale des Comptes l’avait fortement recommandé suite à un contrôle en 2019, mais sans que cette alerte n’ait été prise en compte.
Il s’agit désormais de tout faire pour « protéger » l’École supérieure d’art et de design, son image, son attractivité et sa réputation, de l’incurie gestionnaire de ceux qui ont conduit la Cité au bord du précipice.
Pour la Métropole, alors qu’un projetappelé « Cité 2025 » doit mobiliserplusieurs dizaines de millions d’euros d’investissement, il serait sans doute opportun d’en requestionner la pertinence dans l’actuel contexte de « disette budgétaire ».
Laetitia VALENTIN, Pierrick COURBON
Un silence assourdissant
Lors du dernier conseil métropolitain, les élu·es écologistes ont demandé une nouvelle fois un débat sur la Cité du Design. Une nouvelle fois, M. Chassaubéné a répondu qu’il fournirait l’ensemble des documents éclairant le débat. Nous attendons toujours le débat et les documents.
Monsieur Le Vice-Président ne semble pas vouloir d’un débat public sur l’avenir de la Cité du Design. Il ne veut sûrement pas que sa gestion de l’établissement soit questionnée ? Il ne peut plus être seul à prendre des décisions. Son pilotage hasardeux a mené la Cité du Design dans la tourmente.
Le projet Cité 2025 est un coup de communication à plusieurs millions d’euros. Ce projet immobilier et commercial est l’enterrement en grande pompe de la Cité.
Les écologistes veulent protéger cet établissement de renom qui fait briller notre Métropole dans l’Hexagone et au-delà. La Cité peut devenir un lieu de réflexion et d’accompagnement inédit sur les questions du changement climatique.
Germain Collombet, conseiller métropolitain écologiste de Saint-Étienne
letempsdelecologie@protonmail.com
Saint-Étienne Métropole doit revoir ses priorités
La guerre en Ukraine dure depuis un an. L’inflation et la hausse exponentielle du coût de l’énergie bouleversent le contexte dans lequel des décisions avaient été prises.
Le reste à vivre des ménages diminue comme peau de chagrin. Il faut réorienter les moyens financiers. Les élu·es doivent prendre la mesure de la situation qu’il faut affronter. Le plan d’investissements voté en septembre 2021 est devenu obsolète.
Dès lors, la construction d’une patinoire est inconvenante, l’extension d’un musée inappropriée et le projet immobilier “Cité 2025” hors de propos.
Saint-Étienne Métropole doit redéfinir ses priorités. Une majorité d’élu·es métropolitains demandent la démission du président, M. Perdriau. Ils doivent s’affranchir d’un programme qui n’a plus de raison d’être.
C’est de solidarité, d’économies et de production d’énergie, de sécurisation de notre approvisionnement en eau dont il faut se préoccuper. Voilà l’urgence, voilà l’important !
Jean Duverger, conseiller métropolitain écologiste de Saint-Étienne
letempsdelecologie@protonmail.com