Natra, chocolatier
Au sein d’un vaste atelier, trônent d’imposantes cuves, machines, rails et tapis roulants. Vêtus de blouses blanches, de charlottes, de masques et de chaussures de sécurité, des hommes et des femmes s’affairent, contrôlent, règlent.
Un grand laboratoire pharmaceutique ? Non, car au sein de cet univers fortement mécanisé flotte une odeur reconnaissable entre mille. Une odeur suave, douce, qui en ce lieu paraît irréelle et rappelle l’enfance, la gourmandise et les goûters : l’odeur du chocolat !
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Plus de 140 chocolats différents
Vous ne le savez sans doute pas, mais les carrés de chocolat que vous aimez déguster viennent peut-être de Saint-Étienne. Implantée à deux pas de Steel, à l’angle de la rue Jean-Huss, l’entreprise Natra conçoit chaque année… 85 millions de tablettes !
Celles-ci sont déclinées en plus de 140 références : chocolat noir, au lait, blanc, bio, commerce équitable, avec des inclusions telles
qu’amandes, caramel beurre salé, orange ou cranberries, et des origines variées comme la Côte d’Ivoire, la Tanzanie ou l’Équateur.
11 tonnes vendus par an
L’entreprise produit chaque année près de 11 000 tonnes de chocolat : 80 % sous forme de tablettes et 20 % vendus en citernes à des industriels. Ces derniers l’utiliseront pour des usages variés : enrobage de biscuits et confiseries, glaces…
Les tablettes sont quant à elles exclusivement vendues sous marque de distributeurs.
« En clair : il est impossible de trouver du chocolat estampillé Natra dans le commerce, mais celui-ci est vendu sous d’autres marques », précise Olivier Parat, directeur de Natra Saint-Étienne.
43 % des clients de Natra sont français, et 57 % étrangers (Allemagne, Italie, Espagne, Canada, Brésil…).
Une fabrication minutieuse
Chez Natra, la fabrication du chocolat repose sur des processus minutieux.
La matière première ? Les fèves de cacao, torréfiées et broyées pour obtenir une pâte appelée masse de cacao.
Livrée directement à Natra, celle-ci provient en très grande majorité d’Afrique de l’Ouest (80 % des approvisionnements).
Sucre, beurre et autres ingrédients sont ensuite ajoutés à cette base et mélangés dans un pétrin pour créer des chocolats aux textures et saveurs parfaites.
Des étapes clés, comme le conchage (malaxage à chaud pour affiner les arômes) et le tempérage (cristallisation du beurre de cacao pour garantir une texture stable et brillante), rythment la fabrication, qui s’étale sur près de 9 heures pour chaque tablette. Celles-ci sont ensuite conditionnées et emballées sur place.
Une entreprise historique
Créée en 1906 sous le nom de Société d’Alimentation du Forez, l’usine stéphanoise a d’abord été un maillon essentiel du groupe Casino. Elle produisait non seulement du chocolat, mais aussi de la confiture et de la moutarde.
Après plusieurs rachats successifs, l’entreprise est aujourd’hui la propriété du groupe espagnol Natra. L’usine stéphanoise est la seule, sur les huit que possède le groupe, à être implantée en France, et représente un pilier de son activité internationale.
Innovation et optimisation
Avec un chiffre d’affaires de 60,8 millions d’euros en 2024, en hausse par rapport aux 50 millions de l’année précédente, Natra conforte sa place sur un marché compétitif dominé par le géant Cémoi-Baronie.
Dans un secteur où la course à l’innovation est souvent la norme, Natra privilégie une stratégie de spécialisation et d’optimisation. « On ne va pas inventer la nouvelle tablette de chocolat révolutionnaire, conclut Olivier Parat. Nos investissements sont plutôt destinés à moderniser nos lignes de production avec un double objectif : gagner en productivité et en sécurité ».