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Tissage Textile

Nouveaux ateliers du Dorlay

La création textile n’a pas dit son dernier mot dans la vallée du Dorlay. Avec le soutien de Saint-Étienne Métropole, l’association Les Nouveaux Ateliers du Dorlay réactive les métiers à tisser et réinvestit les anciens moulinages du Pilat, avec l’ambition d’y développer un pôle d’excellence du textile et de l’accessoire de mode.

Ici, le ronronnement des brodeuses numériques se mêle au mouvement des métiers à tisser. Bienvenue à la Turbine créative ! Un tiers-lieu multisite niché au cœur de la vallée du Dorlay.

Ce jour-là, à La Terrasse-sur-Dorlay, des étudiants del’École supérieure d’art et design Saint-Étienne (Ésadse) achèvent une semaine de workshop 100% textile, encadrée par des artisans et des designers. « Je découvre la brodeuse numérique, s’enthousiasme Maëlys, 20 ans. On peut broder du cuir ou de la laine à partir d’un fichier informatique. Ça ouvre le champ des possibles ! »
Ce labo textile, doté de cinq machines, est l’un des points d’ancrage de l’association Les Nouveaux Ateliers du Dorlay, qui, au travers de ce tiers-lieu, redonne vie à des gestes, des machines et des lieux qui faisaient la réputation de la vallée du Dorlay à partir du XVIIIe siècle.

Des artisans locaux y dispensent depuis 2020 des stages pour le grand public, mais aussi des formations destinées aux professionnels en quête de perfectionnement ou de reconversion dans les métiers d’art textile et de l’accessoire de mode.

Créer un vivier d’artisans

L’autre mission de l’association, c’est de faire de cette Turbine créative un lieu d’accueil pérenne pour les artisans, avec des ateliers mis à disposition.

« Nous avons réinvesti les moulinages de l’ancienne usine Viornery, réhabilités par la commune de Doizieux, explique Emmanuelle Gaide, codirectrice de l’association. C’est un critère important pour nous : il ne s’agit pas d’intégrer des logements neufs mais bien de faire revivre de l’ancien. » Sur les trois ateliers proposés par l’association, deux sont déjà occupés, l’un par un tapissier d’ameublement, l’autre par une émailleuse d’art. Un troisième atelier est disponible pour accueillir un artisan d’art.
Une belle concrétisation pour ce projet porté depuis 2014 par le Parc naturel régional du Pilat, avec le soutien de la Métropole.

« Notre ambition est de pouvoir accueillir une dizaine d’artisans et d’étendre notre labo textile en triplant sa superficie, souligne Sandrine Micollet, codirectrice. Ce n’est qu’un début ! »

> Plus d’infos au 09 88 57 75 74 et sur www.nouveauxateliersdudorlay.fr

Ah bon ?
L’association Les Nouveaux Ateliers du Dorlay travaille de concert avec la Maison des tresses et des lacets de La Terrasse-sur-Dorlay, un musée-atelier situé à l’emplacement d’un ancien moulin à eau, doté d’anciens métiers à tresser en bois. Des événements en commun sont organisés au cours de l’année, comme des workshop ou l’organisation des Journées européennes des métiers d’art.

Ils en parlent

Lucie Gacon

Lucile Gacon – Présidente de l’association Les nouveaux ateliers du Dorlay

« Créer un écosystème local »

« L’association des Nouveaux Ateliers du Dorlay compte 40 adhérents, habitants, artisans, associations et collectivités.
Je crois dans le fait de pouvoir créer un écosystème local, de créer des emplois et de développer des circuits-courts ainsi qu’un tourisme durable. La vallée du Dorlay n’a pas vocation à être un territoire dortoir !

Je suis moi-même originaire de la Loire. Je suis chargée de développement et j’ai été formée à l’économie sociale et solidaire. En tant que présidente de l’association, je souhaite apporter ma pierre à l’édifice, développer des partenariats et faire reconnaître le savoir-faire textile de ce territoire d’excellence. L’association est aussi un formidable vecteur de lien social au sein du village de Doizieux où j’habite et plus largement au sein de la vallée. »

Stefano Rega

Stefano Rega – Tapissier d’ameublement

Une nouvelle vie à Doizieux

« Je ne serais jamais venu m’installer à Doizieux sans cette dynamique portée par l’association des Nouveaux Ateliers du Dorlay ! J’ai emménagé ici il y a un peu plus d’un an avec ma conjointe et notre enfant. Nous vivions à Aubervilliers où j’étais juriste, spécialisé dans le droit des étrangers. Ma conjointe souhaitait revenir vivre dans sa région d’origine. J’ai profité de ce projet de déménagement pour me reconvertir comme artisan en passant mon CAP tapissier d’ameublement. Comme nous avions déjà des liens avec la région, j’ai su que l’association cherchait des artisans. Je suis venu visiter les ateliers et j’ai tout de suite réservé le mien !
J’aime l’idée de cette association, j’aime l’idée de ne pas être seul, de côtoyer d’autres artisans. En un an, j’ai déjà accueilli une quarantaine de stagiaires. Le carnet de commandes se remplit. C’est une nouvelle vie qui commence à Doizieux. »

Daniela Gandulfo

Daniela Gandulfo – Créatrice textile

Formatrice autodidacte

« C’est Emmanuelle Gaide, responsable de la programmation des formations, qui m’a contactée après avoir vu mon travail sur les réseaux sociaux. Elle m’a proposé d’animer des formations de broderie au sein de la Turbine créative. Je suis créatrice textile à Saint-Étienne. Je fabrique des accessoires en tissu pour les femmes sous la marque « Makondo ».
Pour les formations, j’enseigne notamment la technique japonaise du sashiko ainsi que les réparations boro. Cela permet de réparer et de moderniser un jean troué par exemple. J’aime l’idée de ne pas jeter, de réutiliser.
Je récupère d’anciens tissus. C’est également important pour moi de pouvoir transmettre ce savoir-faire que j’ai appris par moi-même, c’est pour ça que je trouve très positive l’action des Nouveaux Ateliers du Dorlay. »