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station d'épuration Furania

Immersion au cœur de Furania

C‘est la plus grande des stations d’épuration de la Métropole. À elle seule, elle assainit les eaux usées de Saint-Étienne, La Talaudière, Sorbiers, Villars, La Tour-en-Jarez, Saint-Priest-en-Jarez, L’Étrat, en partie Saint-Jean-Bonnefonds et, demain, Saint-Genest-Lerpt en totalité et La Fouillouse. Immersion à la station d’épuration de Furania, pour suivre le parcours des eaux usées…

Elle est assez discrète et pourtant, on peut difficilement la rater. À cheval entre Villars et La Fouilouse, coincée entre l’A72, la M201 et le Furan, la station d’épuration de Furania étale ses bassins, cuves, tuyaux, digesteurs et autre gazomètre sur… près d’1,4 kilomètre !

Ce qui frappe d’abord, en la parcourant, c’est son côté nature. N’était le vrombissement incessant des véhicules sur l’A72 voisine, on déploierait bien sa petite nappe à carreau sur un carré d’herbe, au milieu des arbres, des roseaux, sous l’œil endormi des chauve-souris, le regard inquisiteur des oiseaux qui y ont fait leur nid, et l’indifférence totale des nombreux canards qui barbotent dans les bassins.

On peine à croire qu’ici, en moyenne, 2 500 m3 d’eau sont assainis chaque heure avant de rejoindre le Furan, l’équivalent d’une piscine olympique de 50 mètres. Un volume considérable qui, par temps sec, représente à lui seul… jusqu’à 80 % du débit de la rivière !

Mais avant de sortir de la station, l’eau y suit un circuit balisé et savamment étudié…

Enlever le plus gros

Première étape : le prétraitement

Les eaux transitent par deux dégrilleurs, aux épaisses lamelles espacées respectivement de 5 centimètres puis de 1 centimètre, qui bloquent les plus gros déchets charriés par nos eaux usées.

Débarrassées de ces objets flottants, essentiellement des cailloux et lingettes, les eaux peuvent véritablement entamer leur processus d’assainissement.
Elles rejoignent alors de longs bassins rectangulaires dans lesquels de l’eau est injectée périodiquement.
L’objectif ? Favoriser la flottaison des graisses et des huiles, qui sont raclées en surface, tandis que les sables, plus lourds, tombent en fond de bassin.
Débarrassée de ces éléments, l’eau transite ensuite dans des décanteurs lamellaires, sortent de structures en nids d’abeilles chargées de freiner la vitesse d’écoulement de l’eau, pour récupérer les boues les plus lourdes.

À ce stade, l’eau est déjà un peu plus limpide qu’à son arrivée. Elle est alors acheminée vers deux bassins d’aération, véritables cœurs de la station d’épuration.

Quand tombe la pluie

La station est à même de traiter de manière entièrement biologique jusqu’à 7 500 m3 d’eau par heure. Un volume largement suffisant par temps sec et de petite pluie. Mais lorsque l’orage gronde et que les réseaux sont gonflés par les eaux pluviales, ce rythme ne suffit plus. La station de Furania dispose alors d’un second circuit, avec un traitement physico-chimique pour seconder le travail des bactéries, qui permet de traiter en plus 12 000 m3 par heure. Ce second circuit est sollicité en moyenne 50 jours par an.

Station d'epuration Furania

Le calme après la tempête

C’est en effet dans ces grands bassins circulaires à ciel ouvert de 22 500 m3 chacun (soit 9 piscines olympiques !) que s’opère la majeure partie du traitement des eaux. Des bactéries, naturellement présentes, brassées en permanence pour optimiser leur action et dont l’appétit est régulé par un savant dosage d’adjonction d’air, vont y agglomérer et dégrader la pollution. Le circuit de l’eau touche alors à sa fin.

Une dernière étape : le clarificateur

Dans d’immenses bassins surmontés d’un pont tournant très lentement, l’eau est apaisée. Le calme généré fait retomber les bactéries et la pollution à laquelle elles sont accrochés en fond de bassin où elles forment des boues. En surface, l’eau est parfaitement claire, épurée, et rejoint donc, par surverse, un canal qui l’achemine vers le milieu naturel.
Le traitement de l’eau est terminé ! Mais à Furania, les étapes ne s’arrêtent pas là…

Jusqu’aux boues

Car si l’eau est propre, leur traitement a généré la création de boues ! Ramassée en fond de clarificateur, une partie de ces boues est réinjectée dans les bassins d’aération, pendant que l’autre part en filière de retraitement. Elles sont alors agglomérées, puis passées sur des tables d’égouttage, sortes de tapis roulant tissés, où l’eau est grossièrement évacuée.

Création de biogaz

Ensuite, direction l’un des deux digesteurs de boues : d’immenses cuves de 4 500 m3 où, chauffé à 37°c, les boues et graisses fermentent et produisent du biogaz stocké dans un gazomètre. Biogaz ensuite épuré et transformé en biométhane, puis injecté dans le réseau de gaz.
De leur côté, les boues n’en n’ont pas fini avec leur périple. Après le digesteur, elles sont envoyées dans des centrifugeuses qui, selon le principe de fonctionnement d’un panier à salade, séparent définitivement eau et boues.
En ressort des boues sèches, qui sont incinérées.

Des 15 000 tonnes de boues générées chaque année par la station, ne reste alors plus que… 2 000 tonnes de cendres. Cendres qui sont à leur tour récupérées et recyclées en cimenteries.

La méthanisation des boues permet la production de biométhane correspondant à la consommation de 1 600 foyers.

L’ensemble formant un cycle de traitement particulièrement vertueux !

Station d'épuration Furania

L'eau met entre 24 et 48 heures à traverser la station Furania.

Analyse pour traquer des traces de Covid

Le covid à la trace

Plusieurs analyses sont réalisées chaque semaine pour traquer des traces de Covid dans les eaux usées.

Un suivi qui permet d’observer la circulation du virus et d’anticiper les pics épidémiques.