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Biodiversité

Découvertes de la faune et de la flore locale grâce à l’Atlas de la biodiversité

Soucieuse de préserver la biodiversité sur son territoire, Saint-Étienne Métropole réalise actuellement son atlas. L’objectif : mieux la connaître pour pouvoir mieux la protéger. Partez à la découverte des espèces animales et végétales présentes sur les 53 communes !

Zoom sur les milieux humides

Les zones humides ont un rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes. Elles tiennent lieu d’éponge et limitent la violence des crues. En été, l’eau stockée atténue l’impact des sécheresses. La végétation permet également d’épurer les polluants et de stabiliser les berges.

Pourtant, malgré leur importance primordiale, la moitié des zones humides a disparu au cours du siècle dernier. En cause : l’urbanisation croissante, l’intensification de l’agriculture, la déprise agricole, l’aménagement et le prélèvement des cours d’eau, l’extraction de matériaux ou encore l’arrivée d’espèces exotiques envahissantes.

Le territoire de Saint-Étienne Métropole abrite des milieux de grands intérêts écologiques. Consciente de leur fragilité et de leur richesse, elle entend, par le développement de sa Stratégie Biodiversité, poursuivre son travail de protection de ces espaces sensibles.

Dans les vases en bordure de cours d’eau ou les plans d’eau

Les vases en bordure de cours d’eau ou de plans d’eau de la Plaine du Forez abritent aujourd’hui de nombreuses espèces remarquables.

Ainsi, la petite scutellaire (Scutellaria minor), une plante protégée, a été découverte près d’un étang à La Fouillouse. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas été vue dans le secteur ! Cette découverte est encourageante et souligne l’importance de maintenir dans un bon état de conservation les milieux humides de la plaine.

Petite scutellaire

Dans les boisements et prairies humides

D’autres habitats, tels que les boisements et les prairies humides sont d’une richesse remarquable. Le pavot du Pays de Galle (Meconopsis cambrica) trouve ainsi refuge dans certaines forêts du massif du Pilat.

Les monts du Jarez ne sont pas en reste puisque l’ABC a permis de mettre en évidence un boisement classé Natura 2000. Enfin, l’orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora), une magnifique orchidée, pousse régulièrement dans nos prairies humides.

Dans les pelouses sèches

Certaines espèces préfèrent au contraire les milieux où l’eau est rare. Les pelouses sèches constituent ainsi des réservoirs de biodiversité remarquables.

Par exemple, la pulsatille rouge (Pulsatilla rubra), est strictement inféodée à cet habitat.

Zoom sur les espèces locales

20 espèces des milieux agricoles ont été inventoriées en période de reproduction sur le territoire de Saint-Étienne Métropole en 2022. La commune de Saint-Romain-en-Jarez est celle où la plus grande diversité a été notée avec 17 espèces présentes.

Le bruant jaune

Parmi les espèces agricoles dont les tendances nationales sont les plus alarmantes, nous pouvons citer le bruant jaune dont le déclin est de 56 % en trente ans. Cet oiseau pâtit du réchauffement climatique. Il ne s’observe qu’à partir d’une certaine altitude dans notre département. Ce bruant a été observé sur seulement 11 communes, situées dans le Pilat, le sud des monts du Lyonnais et sur le plateau à l’ouest des gorges de la Loire.

Bruant jaune – Joël Vial, LPO AuRA
Bruant jaune – Joël Vial, LPO AuRA

L’alouette des champs

Ce passereau emblématique de nos campagnes est également une espèce dont les populations diminuent fortement en France (-20% en 30 ans). Cette espèce, nichant au sol, a été observée sur moins de la moitié des communes (24) en 2022.

Le busard cendré

Certains rapaces fréquentent également les milieux agricoles pour la chasse et parfois pour la reproduction. C’est le cas notamment du busard cendré qui niche au sol dans les prairies ou les friches. Cette espèce est soumise chaque année à la destruction de ses nichées lors des fauches et seuls un suivi régulier et une protection des nichées permettent au busard de persister dans nos campagnes.
En 2022, sur le territoire de Saint-Étienne Métropole, le busard cendré s’est exclusivement reproduit sur les communes du sud des monts du Lyonnais.

Le milan royal

Bonne nouvelle ! Le milan royal, grand rapace chassant au-dessus des prairies, est en augmentation ces dernières années en France hexagonale.

Il s’est reproduit sur 7 communes de la métropole cette année et son expansion se confirme dans les monts du Lyonnais et du Pilat.

Les odonates

Les odonates, souvent méconnus du grand public, regroupe les demoiselles et les libellules. Ces insectes volants sont caractéristiques des milieux humides.

Saint-Étienne Métropole présente une variété importante d’odonates sur son territoire grâce à la diversité d’habitats favorables : des zones d’eaux courantes et stagnantes (la plaine, la rivière Gier et le fleuve Loire).

56 espèces d’odonates ont été recensés sur Saint-Étienne Métropole soit 60% des especes nationales (hors Corse).

Grâce aux prospections menées dans le cadre de l’atlas de la biodiversité, 40 de ces espèces ont pu être observées. Ces inventaires ont permis d’améliorer significativement les connaissances sur les odonates. En moyenne, les communes en abritent 20 différentes (et même 42 pour Andrézieux-Bouthéon !).

De plus, une espèce rare a été observée pour la première fois sur la Métropole. Il s’agit de la naïade aux yeux rouges (Erythromma najas), une demoiselle patrimoniale repérée justement à Andrézieux-Bouthéon. Cette découverte est d’autant plus intéressante que cet odonate est classé vulnérable sur la liste rouge régionale des espèces menacées et en danger d’extinction sur la liste d’alerte départementale.

Naïade aux yeux rouges – Kévin Marie-Louise-Henriette FNE Loire
Naïade aux yeux rouges – Kévin Marie-Louise-Henriette FNE Loire

L'azuré du serpolet, un petit papillon

L’azuré du serpolet (Phengaris arion) est un petit papillon patrimonial dont le dessus des ailes est bleu vif, bordé d’une bande sombre et tâché de noir.
Dans la Loire, les adultes peuvent être observés de fin juin à début août dans des milieux généralement bien ensoleillés comme les prairies ou les pelouses sèches.

Il s’agit d’une espèce protégée qui fait l’objet d’un plan national d’action (PNA) mis en œuvre pour les papillons menacés. Jusque dans les années 2010 à l’échelle du département, l’espèce était connue uniquement dans les gorges de la Loire amont (autour de Saint-Victor-sur-Loire).

En 2010, l’espèce était identifiée sur deux communes de la métropole (Unieux et Saint-Étienne). En 2022, la présence de l’azuré du serpolet est attestée dans 22 communes de Saint-Étienne Métropole !

Cette découverte est particulièrement intéressante puisque dans le reste de la France, les populations d’azuré du serpolet sont en forte régression.

Azuré du serpolet
Azuré du serpolet

Des fauvettes méditerranéennes en progression

Les fauvettes sont des petits oiseaux, des passereaux discrets qui restent cachées dans la végétation et qui sont repérés seulement par leurs chants et leurs cris. Les trois espèces recherchées, la Fauvette passerinette, la Fauvette pitchou et la Fauvette mélanocéphale affectionnent les secteurs de garrigues et de maquis dans le sud de l’Europe.
Les trois espèces ont été observées sur le territoire de la métropole en 2022, grâce à l’atlas. Plusieurs nouvelles communes, essentiellement dans la vallée du Gier, accueillent au moins une de ces espèces.

La Fauvette mélanocéphale est la plus répandue. Elle a été découverte sur 4 communes : Châteauneuf, Dargoire, Génilac et la Terrasse-sur-Dorlay.

La Fauvette pitchou a été découverte à Cellieu et la Terrasse-sur-Dorlay. Cette dernière commune est la seule semblant accueillir également la Fauvette passerinette sur le territoire de Saint-Étienne Métropole.
Par ailleurs, les Fauvettes pitchou et mélanocéphale ont été observées cet hiver dans les gorges de la Loire mais semblent ne pas encore y nicher.
L’aire de répartition des trois espèces remonte chaque année vers le nord de la France en raison du changement climatique. Il est donc fort probable que dans les années à venir ces espèces soient observées sur de nouvelles communes de la Métropole !

Fauvette Passerinette © Bénédicte Canal LPO
Fauvette Passerinette © Bénédicte Canal LPO

2 espèces de libellules découvertes

L’Atlas de la Biodiversité de Saint-Etienne Métropole a permis d’améliorer les connaissances de 8 espèces patrimoniales sur son territoire. Deux espèces de sympétrums viennent d’y être découvertes : le sympétrum du Piémont (Sympetrum pedemontanum) et le sympétrum déprimé (Sympetrum depressiusculum). Ce sont deux libellules dont le mâle est rouge, et la femelle et les jeunes jaunes et noirs. Les adultes peuvent être observés entre juin et septembre.

Ces deux espèces sont particulièrement rares. Le sympétrum déprimé est même classé « Vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées en Europe et « En danger » sur la liste nationale.
Dans notre département, elles n’étaient, jusqu’à maintenant, connues que dans les gorges de la Loire amont. Grâce à l’Atlas, la FNE Loire en a découvert une nouvelle population à Lorette à proximité du Gier. La reproduction y est même confirmée !

Sympetrum du piémont mâle
Sympetrum du piémont mâle

Partir à l’inventaire de la biodiversité

Durant 2 ans, l’atlas de la biodiversité communale va permettre de répertorier les espèces animales et végétales présentes sur le territoire afin de pouvoir mettre en place des actions précises et ciblées pour leur protection.
La Métropole s’appuie pour sa réalisation sur l’expertise de la LPO (Ligue de protection des oiseaux) et de FNE (France nature environnement), qui contribuent à la réalisation d’inventaires naturalistes de terrain, à la production de cartographie d’enjeux de biodiversité et à la production de publications.

Vous êtes invités à y participer

Les habitants de la Métropole sont eux aussi invités à s’impliquer dans la démarche, en participant à quatre enquêtes spécifiques sur :

  • les hirondelles et martinets,
  • les insectes.
  • la flore rudérale.
  • les écureuils et hérissons.

Une action qui complète le dispositif existant

La réalisation de cet atlas s’accompagne d’une série d’actions proposées sur le territoire : balades nature, concours, jeux, etc. afin de sensibiliser les habitants à la fragilité de l’éco-système et à la nécessité de le préserver.

Il représente un investissement de 300 000 €, financé à 80 % par l’Office français de la biodiversité.

Plus largement, c’est un signe supplémentaire de l’implication de la Métropole en faveur de la biodiversité, elle qui s’engage, au travers de son contrat vert et bleu, dans des opérations de plantation de haies, de restauration des cours d’eau, d’installation de passages pour les animaux, de restauration de corridors écologiques,…

Lauréate en 2020 du programme « Territoire engagé pour la nature », Saint-Étienne Métropole est bien décidée à poursuivre son engagement !

SEM engagée pour la nature