TOP

Weiss : Pépite de chocolats

Certains y voient une mosaïque. D’autres, la structure du Mucem, le musée Marseillais inauguré en 2013.

Les gourmands, eux, y voient surtout ce que c’est : une (délicieuse) tablette de chocolat !

Produit iconique du chocolatier Weiss, cette tablette design est aussi un symbole de l’identité de l’entreprise, partenaire fondateur de la Cité du design. Valentine Girault-Matz, responsable communication de Weiss, nous l’explique : « Nous souhaitions inventer la tablette de demain, et avons pour cela lancé un concours auprès de designers.

Nous avons reçu plus de soixante propositions différentes, dont certaines très surprenantes ! Plusieurs d’entre elles ont été exposées lors de la biennale du design 2015, et c’est cette tablette qui a retenu l’attention du public, et qui a donc été commercialisée dès 2016. »

Une démarche participative couronnée de succès, la tablette ayant reçu un prix économique de design et une étoile de l’Observeur du design en 2018. Surtout, elle s’inscrit dans une longue histoire mêlant audace et excellence.

« L’art d’assembler avec audace depuis 1882 »

La main à la pâte

En 2016, Weiss a ouvert, sur son site de fabrication, un « atelier ». Plus qu’une boutique, le lieu est l’occasion de prendre une pause café et/ou gourmande. Il propose des visites des ateliers de confiserie et d’enrobage, et même de créer ses propres tablettes de chocolat sous l’oeil avisé d’un maître chocolatier. Depuis peu, le lieu possède en outre un espace « vrac » et prévoit, dès l’année prochaine, d’enrichir encore l’expérience avec de nouvelles animations et un bar à chocolat chaud.

Boîte à histoire

Tout commence en 1876. À 17 ans, Eugène Weiss, fils de vigneron alsacien, entreprend un tour d’Europe pour s’initier aux différents métiers de la chocolaterie. Cinq ans plus tard, il débarque -et pose ses valises- à Saint-Étienne, alors véritable terre… de chocolat !

Avec un charbon omniprésent pour faire tourner les machines, une main d’oeuvre abondante constituée en grande partie des femmes de mineurs, une ligne de chemin de fer pour acheminer facilement les matières premières, et la présence de nombreux rubaniers qui se plaisent à offrir à leurs meilleurs clients des boîtes de chocolats ornées de leurs plus beaux rubans, la capitale ligérienne est alors un haut-lieu du cacao.

25 chocolateries font ainsi la réputation de la ville et, en 1882, Eugène Weiss reprend l’une d’elles (aujourd’hui la boutique historique), en plein coeur de Saint-Étienne. L’entreprise n’en bougera plus. Pendant de nombreuses années et jusqu’en 2006, la chocolaterie aura même son site de fabrication en face de la gare de Châteaucreux, titillant quotidiennement les papilles de nombreux voyageurs.

Depuis, la fabrication se fait quelques hectomètres plus loin, rue… Eugène Weiss ! Et perpétue l’excellence de l’entreprise.

Beau et bon

« Nous sommes l’une des plus anciennes chocolateries françaises à maîtriser toute la fabrication : de la fève jusqu’au chocolat » souligne Valentine Girault-Matz. Chocolatier, pralinier mais aussi confiseur, Weiss propose ainsi plus de 100 produits et recettes différentes. La marque d’un savoir-faire artisanal rare, salué en 2014 par le label national « Entreprise du Patrimoine Vivant ».

« En jouant avec différentes origines de fèves de cacao comme un maître de chai joue avec différentes origines de raisins, Eugène Weiss a inventé l’art de l’assemblage et créé des goûts uniques. Cet esprit pionnier, novateur, nous voulons le conserver ! » Une volonté d’innover couplée à une démarche éco-responsable globale, l’entreprise s’efforçant de faire appel au « Made in France » voire au local, quand cela est possible, pour ses approvisionnements, et travaillant des produits sans OGM, sans conservateurs, sans arômes artificiels, sans gluten, etc. « Nous sommes vraiment à la recherche du « bon » et du « beau » ». Pour satisfaire sa quête d’esthétisme, l’entreprise se plaît à nouer des partenariats avec des artistes qui re-dessinent régulièrement ses emballages voire… son site de production. Celui-ci arbore ainsi depuis 2018 un portrait géant d’Eugène Weiss, oeuvre d’Ella & Pitr, deux street-artistes… Stéphanois !