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René Roux

René Roux : le compostage de raison

Ex-Directeur du centre de formation CFPPA Montravel à Villars, René Roux a créé en 2015 la société coopérative d’intérêt collectif Compost’Ond, qui ne cesse de grandir. Il nous en dit deux mots (il nous en a dit beaucoup plus, mais on vous a fait un résumé)…

 

Compost’Ond, c’est quoi ?

C’est une société coopérative d’intérêt collectif, qui transforme les déchets alimentaires en compost. La société compte près de 80 associés : des collectivités comme les villes de Saint-Étienne, Le Chambon-Feugerolles, La Ricamarie, Unieux, Roche-la-Molière…, des producteurs, des paysagistes et des citoyens. Nous sommes très attachés au statut coopératif, qui implique que tout un chacun puisse devenir sociétaire et avoir droit au chapitre, le particulier comme l’institution. Et nous sommes très attachés, également, à notre ancrage local, avec la volonté d’intervenir sur Saint-Étienne Métropole, au bénéfice du territoire.

 

Comment ça marche ?

Nous collectons les déchets alimentaires d’une centaine de structures : cantines scolaires et collectives, restaurants, Ehpad, entreprises et commerces alimentaires… pour fabriquer du compost. Celui-ci est constitué à 75 % de déchets alimentaires, et de 25 % de déchets verts, qui nous sont déposés par des paysagistes. Cette proportion fait que nous avons un compost d’une richesse agronomique hyper intéressante, bien au-delà des normes classiques, et utilisable en agriculture bio. Le tout pour un prix 10 à 20 fois moins cher qu’en jardinerie…
Notre prestation permet en plus aux gros producteurs, qui payent à la tonne de déchets produits, de payer moins cher qu’avec un service « traditionnel » ! C’est très important pour nous. On veut prouver que le tri n’est pas qu’une question écologique, mais est aussi une question économique !

Réné Roux

René Roux

Fondateur de Compost’Ond

Que faites-vous du compost produit ?
Nous le redistribuons aux partenaires chez qui nous collectons des déchets, et en vendons aux maraîchers, horticulteurs, agriculteurs, et de plus en plus aux particuliers.
Nous avons d’ailleurs un projet d’ensachage pour vendre au détail. Mais la demande est déjà beaucoup plus forte que l’offre, nous devons collecter plus de déchets pour la satisfaire !

 

Comment vous y prenez-vous ?

Nous sommes en train d’amorcer notre changement d’échelle, et projetons de créer une nouvelle plateforme qui permettra de traiter un volume de déchets plus important et qui sera implantée plus proche des gros gisements, pour limiter les déplacements et ainsi avoir un impact environnemental le plus faible possible.
Cette plateforme sera équipée d’un système de récupération d’eau de pluie et de panneaux solaires qui la rendront autonome en énergie. Ils permettront même de produire l’électricité nécessaire au fonctionnement de notre flotte de véhicules, qui sera électrique.
Nous voulons également, à terme, multiplier ce type de plateformes sur la Métropole, toujours au plus près des gisements, et pour mailler le territoire de Loire sud. Le tout en continuant à sensibiliser le plus possible sur l’importance du tri des déchets alimentaires, notamment dans les écoles.

 

Comment abordez-vous ce changement d’échelle ?

Nous sommes accompagnés par Ronalpia, l’incubateur des entreprises sociales, qui nous aide dans l’accès aux financements et dans la modélisation de notre activité, notamment en y ajoutant une démarche design. Et pour la construction de cette plateforme, nous avons bénéficié de fonds de l’Ademe et de la Région via un dispositif porté par Saint-Étienne Métropole.

 

> compostond.fr