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Un homme debout souriant

Santé : Guillaume Millet lance un projet inédit pour sédentaires

Ancien traileur de haut niveau, professeur des universités en physiologie de l’exercice, Guillaume Millet pilote actuellement deux incroyable projets de recherche : Evalife et 0 to 100. Le but ? Prouver que l’activité physique transforme la santé… et la vie.

Ce spécialiste de l’impact de l’activité physique et du sport sur la santé lance notamment un défi hors norme pour les sédentaires !

Rencontre avec Guillaume Millet

Vous êtes responsable de l’IRMIS, l’Institut régional de médecine et d’ingénierie du sport, à deux pas du CHU de Saint-Étienne. Quelle est sa particularité ?

C’est une plateforme qui nous permet d’étudier très précisément l’impact de l’activité physique à tous les niveaux du corps humain.
Nous disposons d’outils pour mesurer ce qu’il se passe dans le muscle, dans le système nerveux, pour étudier l’énergétique, la façon dont une personne marche, court…

Il y a également une salle d’entraînement très bien équipée pour entrainer des patients. Avoir tous ces éléments sur un même site, c’est tout
simplement unique en France.

Cet équipement vous permet notamment de mener vos recherches autour de
l’articulation sport-santé…

Oui, notre équipe cherche à comprendre l’impact de l’activité physique et du sport sur l’organisme. L’objectif est de comprendre les mécanismes physiologiques, biomécaniques, qui permettent d’améliorer les performances et, plus globalement, la santé en général.

Nos études montrent que l’activité physique n’est pas simplement bonne pour la santé, elle est indispensable ! Il faut bouger, le plus possible, au quotidien. Marcher d’un bon pas, être dans son jardin, tout cela compte.

Le sport pour lutter contre la fatigue

De plus, même si cela peut sembler contre intuitif, elle est un traitement de choix pour réduire la fatigue.

Aussi, nous essayons de mettre en place des programmes d’entraînement et des méthodes originales pour mettre les gens en mouvement.

Tous ces aspects sont développés dans le livre « Défatiguez-vous ». Sorti l’an dernier, il est co-écrit par Guillaume Millet, Baptiste Morel et David Hupin.

Un homme debout souriant

Guillaume Millet

Responsable des projets Evalife et 0 to 100

Plus spécifiquement, quels sont les programmes de recherche que vous développez pour inciter à la pratique physique ?

On peut citer deux projets phares, qui bénéficient tous deux de subventions de Saint-Étienne Métropole.

Evalife, une station qui évalue vos capacités et créée un programme sportif personnalisé

Le premier se nomme « Evalife ». Il vise à développer une station d’évaluation des capacités physiques, mobile et utilisable en autonomie ou semi-autonomie. Elle permet à l’utilisateur de réaliser toute une batterie de tests pour mesurer la force du haut et du bas du corps, l’endurance cardio-respiratoire, les capacités de réactivité, l’équilibre, la souplesse, etc.

En fonction des scores obtenus, un algorithme crée un programme d’entraînement adapté, disponible sur une application mobile, qui prend en compte le matériel que l’utilisateur a à disposition, ses éventuels déficits, etc.
La station et l’application fonctionnent. On travaille actuellement sur l’amélioration de l’algorithme.

La deuxième étude est baptisée 0 to 100. Quel est le principe ?

L’idée est de montrer :

  1. Qu’en étant bien accompagné et motivé, tout le monde peut faire des choses dont il ne se croit pas capable.
  2. Que beaucoup d’activité physique est très bon pour la santé, alors que beaucoup pensent encore que cela peut être néfaste.

Pour cela, nous allons prendre le prétexte d’une épreuve qui peut faire rêver et en même temps paraître inaccessible : la CCC (Courmayeur – Champex – Chamonix). La course de 100 km et 6 000 m de dénivelé positif de l’Ultra-trail du Mont Blanc.

« Amener des sédentaires à boucler un ultra-trail de 100 km ! »

Comment se déroule cette étude ?

Nous débutons une phase de recrutement de candidats, 20 hommes et 20 femmes, qui devront tous être âgés de 25 à 50 ans et être totalement sédentaires (typiquement un travail de bureau), ne pratiquer aucune activité physique.

En février 2026, ils subiront une batterie de tests pour évaluer leurs capacités physiques, puis ils suivront un programme d’entraînement à partir du mois de mars. Au départ, il s’agira de faire 2 à 3 heures de marche par semaine, puis la charge augmentera progressivement.

Au bout de 4 à 6 mois, ils seront à même de courir 45 minutes à 1h, et en août 2027, ils seront prêts à prendre le départ de l’ultra-trail.
L’idée n’est pas d’en faire des champions, mais de leur donner goût à la course en pleine nature, à l’activité physique, et de montrer ses bienfaits.

Les participants seront suivis individuellement ?

Ils bénéficieront de tests réguliers à l’IRMIS pour évaluer leur fatigue, constater leurs progrès. Cela nous permettra d’adapter l’entraînement à leurs douleurs, leurs éventuelles petites blessures…

Nous sommes persuadés que plus ils s’entraîneront, moins ils seront fatigués dans leur vie quotidienne. Ils se renforceront physiquement et mentalement.
J’ajoute que des personnes atteintes de pathologies pourront participer au projet « 0 to 40 ». La préparation sera adaptée à leur pathologie ou leur handicap, et ils seront entraînés pour courir la MCC (Martigny – Combe – Chamonix, 40 km et 2 000 m de dénivelé positif).

Pourquoi pas vous ? Participez au projet 0 to 100

Vous êtes sédentaire, âgé de 25 à 50 ans et avez envie de vous lancer un défi tout en participant à un programme de recherche ?
> Informez-vous sur le projet 0 to 100 déposez votre candidature