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Sylvain Girard

Sylvain Girard, un chercheur dans les étoiles

Professeur des universités rattaché à la Faculté des sciences et techniques et au Laboratoire Hubert-Curien de l’Université Jean-Monnet, Sylvain Girard a développé Lumina, un dosimètre ultra-performant, actuellement testé dans la station spatiale internationale. Un projet soutenu par Saint-Étienne Métropole, et qui illustre l’excellence de la recherche stéphanoise.

Rencontre avec Sylvain Girard

Comment est né le projet Lumina ?

Je coordonne depuis plusieurs années un groupe qui travaille sur les effets des radiations sur les technologies photoniques. En 2015, nous avons eu l’idée de fabriquer des dosimètres à partir de fibres optiques, capables de mesurer les radiations. En 2019, le CNES (Centre national d’études spatiales) nous a demandé de travailler sur une version adaptée à l’espace.
Cela a donné naissance à Lumina, que nous avons livré en avril 2021 et que Thomas Pesquet a installé dans la station spatiale internationale (ISS) en août 2021.

Quelles sont ses applications ?

Le champ magnétique de la Terre nous protège des radiations, mais dans l’espace, les hommes et les équipements y sont exposés. Pouvoir les mesurer finement, c’est être capable de mettre en sécurité, à temps, les astronautes lors de futures missions habitées, sur la Lune ou vers Mars. Lumina, c’est un peu l’équivalent des canaris dans les mines, qui prévenaient des coups de grisou.

Sylvain Girard

Sylvain Girard

Professeur des universités
Responsable scientifique du projet Lumina

« Lumina, c’est l’équivalent des canaris dans les mines »

Des applications sont également possibles hors du champ spatial ?

On peut imaginer des applications dans le domaine du nucléaire. Nous avons réalisé une version toute petite, de 80 grammes, de Lumina, pour équiper un drone inspectant des installations nucléaires. Une innovation qui a remporté le premier prix de l’innovation lors du dernier World Nuclear Exhibition.
Dans la santé, aussi, des applications sont possibles. De nombreux travaux sont menés actuellement pour développer des flashthérapies, qui visent à donner la même dose de radiation aux patients mais en réduisant le nombre de traitements. Ces nouvelles techniques vont nécessiter une nouvelle instrumentation, pour mesurer très finement la dose de radiation. C’est ce que nous développons aujourd’hui, dans de nouvelles versions de Lumina, encore plus performantes.

Pour cela, vous pouvez compter sur le soutien de Saint-Étienne Métropole ?

Oui, nous avons reçu cette année un financement de la part de la Métropole pour nous aider à développer de nouveaux axes de recherches, voire créer un jour une start-up qui pourrait valoriser les travaux réalisés par l’équipe.