Histoire d’eau à Saint-Étienne Métropole
Aussi limpide qu’indispensable, l’eau fait partie de notre quotidien et rien n’est plus naturel aujourd’hui que d’ouvrir un robinet. Et pourtant, avant d’en arriver là, elle a fait un sacré périple, (quasiment) 100 % métropolitain. On a remonté les tuyaux, pour aller à la source…
L’eau est une ressource précieuse qui tombe du ciel pour alimenter les nappes dans lesquelles l’immense majorité des villes puisent leur eau du robinet. L’immense majorité, mais pas nous ! En effet, le sous-sol du territoire métropolitain n’est pourvu d’aucune nappe. En d’autres termes, nous ne sommes assis sur aucune réserve et, à défaut d’en disposer naturellement, il a fallu en créer. C’est ce qu’ont fait il y a plus d’un siècle les contemporains du territoire.
Pour accompagner l’urbanisation et la forte demande industrielle, ils ont érigé des barrages afin de constituer des réserves dans lesquelles puiser. Aujourd’hui, Saint-Étienne Métropole fait ainsi figure d’exception dans le paysage français, puisqu’elle gère pas moins de 12 barrages d’eau potable (dont 10 en service), situés en travers du Couzon, du Dorlay, du Gier, du Ban, du Furan, de l’Ondenon, du Cotatay, de l’Echapre, mais aussi, au-delà du territoire de la Métropole, sur la Semène et le Lignon.
L’eau en chiffres
M³ consommés en 2019
M3
Consommation moyenne par jour par habitant
Litres
Station de traitement de l’eau potable
Stations
Réservoirs d’eau pour une capacité de stockage totale de 132 982 M³
Réservoirs
Km de réseau
Km
Travaux sur les réseaux en 2019
M€
Renouvellement du réseau en 2019
Km
Rendement moyen des réseaux
%
Grandes surfaces
Cette situation, quasi unique en France, entraîne une chaîne de conséquences. En effet, l’eau potable du territoire est une eau dite « de surface », en opposition à l’eau de nappe qui transite dans le sous-sol.
Par rapport à cette dernière, l’eau de surface, parce qu’elle est à l’air libre, est plus exposée aux risques de pollution divers. Elle est également moins filtrée et plus soumises aux aléas climatiques ou aux saisons. Ainsi, de fortes précipitations auront tendance à augmenter la quantité de matières en suspension, et l’augmentation de la température extérieure, en entraînant une augmentation de la température de l’eau, aura tendance à accroître la présence de matières organiques. L’eau sera également plus ou moins oxygénée selon la profondeur de la retenue… et selon la saison.
Difficulté supplémentaire, les roches du sous-sol métropolitain sont majoritairement granitiques, rendant les eaux qui y percolent naturellement plus acides et « agressives » pour les réseaux. Tous ces paramètres rendent donc nécessaires un traitement adapté et modulable de l’eau avant d’arriver au robinet.
Neuf stations de traitement de l’eau, réparties sur le territoire, ont ainsi pour rôle de recueillir et rendre potable l’eau retenue dans nos barrages.
Le circuit de l’eau
Une fois traitée, l’eau poursuit son long parcours jusqu’au robinet.
Elle circule dans des dizaines de kilomètres de réseau, est maintenue sous pression par plusieurs dizaines de stations de pompage et surpresseurs, et atterrit dans l’un des 135 réservoirs disséminés un peu partout dans la Métropole, au plus près des besoins, en attendant d’être consommée.
Là, elle peut rester jusqu’à deux jours, et subit alors un complément de traitement.
Enfin, avant d’être happée par l’ouverture de votre robinet, elle parcourt encore plusieurs kilomètres dans des conduits qui courent sous nos pieds et sont régulièrement renouvelés par la Métropole, avant de pouvoir jaillir chez vous, à votre convenance, à toutes heures du jour et de la nuit, pour que vous puissiez vous laver, faire la cuisine, la vaisselle, vous hydrater, etc. sans penser (jusqu’à présent, mais désormais, vous y penserez même en vous rasant) à l’incroyable aventure vécue par ces minuscules gouttes d’eau.