André Bonnard : ferme et résolu
À52 ans, André Bonnard empile les casquettes : agriculteur, producteur, aubergiste, chef d’entreprise… et vient de lancer un concept qui pourrait bien transformer le secteur des produits laitiers.
1Après des études d’ingénieur en agriculture à Lyon, André reprend la ferme de ses oncles en 2000. Il créé une ferme auberge et se lance dans la commercialisation de ses produits dans des magasins de producteurs.
2En parallèle, il s’investit dans les instances représentatives et, en 2015, devient secrétaire général de la fédération nationale des producteurs de lait. « J’avais accès à beaucoup d’études et je voyais très clairement une lente mais continue baisse de la consommation de produits frais. À contrario, le produit fermier avait le vent en poupe ».
3Le hic, il l’a expérimenté quelques années plus tôt, lorsque la fabrication de yaourt et fromage sur sa ferme s’est arrêtée brutalement suite au départ de deux salariés : « se lancer dans la production sur une ferme nécessite de lourds investissements, et représente un réel risque si tout s’arrête du jour au lendemain. » C’est pour remédier à cette situation qu’il crée, en 2019, Né d’une seule ferme.
4Le principe est simple : Louer aux agriculteurs, pour qu’ils puissent produire sur site, un container aménagé en yaourterie. Il offre également un débouché aux produits fabriqués, qui sont distribués par une grande chaîne de supermarchés sous la marque J’achète fermier !
L’intérêt est double : limiter la prise de risque pour les producteurs, et leur garantir un revenu décent.
5Aujourd’hui, 9 producteurs, répartis un peu partout en France, ont adopté le principe. Et celui-ci pourrait s’étendre.
« On s’apprête à implanter une crème desserterie, et on peut envisager plein de choses dans ce conteneur : une ligne de fabrication de frites fraîches, une légumerie, etc. ».
6Son modèle, ce sont les micro-brasseries !
« Elles ont changé l’image de la bière en créant des recettes non pasteurisées, plus rustiques, plus simples. On veut faire la même chose, mais transformé sur la ferme ! »
