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François Driol

4 questions à François Driol

Interview du Vice-président chargé de la gestion et du traitement des déchets

Plus de déchets collectés dans la poubelle jaune, une nouvelle collecte séparée pour les déchets alimentaires : les habitudes des habitants ont été bouleversées en matière de collecte des déchets…
Les habitudes ont été un peu bousculées en effet, mais c’est une excellente nouvelle ! Nous offrons désormais à tous les habitants de la Métropole des solutions adaptées à chaque déchet. Avec un objectif : que la quantité de déchets enfouis soit la plus faible possible.

Dans notre Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA), adopté en décembre 2020, nous ambitionnions de passer de 244 kilos de déchets enfouis par habitant et par an en 2017, à 210 kilos en 2025. En 2023, nous en étions à 218 kilos, il y a donc encore 8 kilos à gagner !

Evolution de la quantité d'ordures ménagères

En septembre 2021, le bureau métropolitain a même fixé comme objectif d’enfouir 26 000 tonnes de déchets ménagers en 2030 contre… 126 000 en 2020. C’est une réduction considérable !
C’est un objectif ambitieux, mais nous avons tout pour y parvenir. L’extension des consignes de tri opérée début 2023, et la mise en place de la collecte séparée des déchets alimentaires depuis mi 2023 sont des premières étapes, pour permettre à tous de trier plus.
En 2017, parmi les 244 kg que chaque habitant de la Métropole jetait en moyenne dans sa poubelle d’ordures ménagères (bac vert), on trouvait 88 kg de déchets compostables, 32 kg de papiers et cartons, 7 kg de textiles, 32 kg d’emballages plastiques, 11 kg de verre, 6 kg de métaux… soit au moins 176 kilos qui n’ont rien à y faire, 176 kilos de déchets pour lesquels nous avons mis en place des solutions de collecte séparée pour qu’ils soient recyclés.
Remis dans cette perspective, une bonne partie des 100 000 tonnes de déchets ménagers peut éviter le chemin de l’enfouissement grâce à notre geste de tri. Il faut que chacun fasse cet effort. Et pour les déchets qui ne peuvent pas être triés, nous réfléchissons activement à la mise en place de nouvelles solutions de valorisation.

Nous avons tous un rôle à jouer, et notre impact est très significatif !

Qu’est-ce qui peut impulser cet « effort » justement ? Qu’est-ce qui peut convaincre chacun d’être plus vigilant sur le tri des déchets ?
La prise de conscience ! Je comprends que la mise en place de ces différentes collectes (déchets alimentaires d’un côté, emballages d’un côté, verres d’un côté, etc.) soit perçue comme une petite contrainte, un bousculement des habitudes.
Mais on peut le voir, aussi, comme une formidable opportunité : celle de pouvoir considérer les déchets pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des ressources potentielles.
Pour en revenir à notre exemple de 2017, et à ces 176 kilos de déchets recyclables dans la poubelle d’ordures ménagères : s’ils sont jetés dans la poubelle d’ordures ménagères, ils sont perdus, enfouis. Ces déchets sont une charge, qui a d’ailleurs un coût, de plus en plus élevé car de plus en plus taxé. Mais s’ils sont triés, ce sont 176 kilos de ressources conservées, 176 kilos de matières premières qui vont pouvoir être réutilisées, 176 kilos épargnés à la planète.
À l’échelle d’un habitant, c’est déjà énorme, mais à l’échelle des 406 000 habitants de la Métropole, c’est 71 000 tonnes de matières premières qui seraient conservées chaque année. C’est absolument considérable !
Dans un contexte de surexploitation des ressources de la planète, nos déchets constituent un gisement énorme. Dans ce domaine, nous avons tous un rôle à jouer et notre impact est très significatif !

Contenu d'une poubelle d'ordures ménagères en 2017

Ces changements ont-ils un impact sur la collecte ?
Oui, la fréquence de passage de la collecte sélective (bac jaune) va être augmentée progressivement. D’ici le mois de juin 2025, l’ensemble des habitants de Saint-Étienne Métropole auront leur bac jaune collecté une fois par semaine.

À cela s’ajoute le tri des déchets alimentaires, qui est déployé sur tout le territoire.

En parallèle, les collectes des bacs d’ordures ménagères seront moins nombreuses.

C’est en accord avec la diversification de ces solutions et les effets attendus : plus de déchets alimentaires triés et de déchets recyclables collectés, et donc un volume de déchets d’ordures ménagères en baisse.