SITE D’ENFOUISSEMENT DE ROCHE-LA-MOLIÈRE : Fosse alerte
Le contenu de votre poubelle à couvercle vert atterrit dans le plus gros site d’enfouissement de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, à Roche-la-Molière. Un endroit loin de l’image d’Epinal, où l’on fait bien plus que de recouvrir les déchets d’une pudique bande de terre.
C’est un site de 90 hectares, niché tout au bout d’une zone d’activités. Là, chaque jour, 120 camions déversent 1 500 à 1 800 tonnes de déchets, issus de tout le département, dans des « casiers », vraies fosses géantes.
« Nous travaillons sur un casier après l’autre » explique Benoît Zurcher, responsable du site. « L’actuel casier fait 142 000 m3 et accueillera 4 à 5 mois de déchets. » Une dimension et une temporalité qui ne doivent rien au hasard.
« Nous avons un volume global, que nous sommes autorisés à enfouir, et une intégration paysagère avec un profil final validé en préfecture, que nous devons respecter à la lettre. Des géomètres viennent tous les trimestres pour s’assurer de l’évolution du profil des buttes ».
Plein gaz
Surtout, l’exploitation du site veille à limiter au maximum les nuisances, en valorisant au mieux les déchets. Chaque casier est ainsi rigoureusement isolé, tapissé d’une épaisse couche d’argile et de deux membranes géotextiles étanches, puis recouvert des mêmes couches et de 80 centimètres de terre végétale.
Ainsi, une fois rempli et recouvert, rien n’y pénètre, rien n’en sort, ni l’eau, ni le gaz. Mieux, ce dernier est récupéré et exploité, au moyen de 14 kilomètres de tuyaux qui parcourent le site.
« En se dégradant, les déchets produisent du biogaz, en particulier du méthane, un gaz à effet de serre, mais aussi d’autres gaz issus de la fermentation, parfois très odorants. Nous insérons des tubes dans chaque casier pour récupérer ce biogaz.
Celui-ci est ensuite dirigé vers une installation et produit… de l’électricité. » Cerise sur le gâteau, la chaleur produite par les générateurs électriques est elle aussi récupérée et en partie injectée dans le réseau de chaleur de Firminy.
Eau top
Deuxième facteur de nuisances : le lixiviat, ce « jus de poubelle », lui aussi fruit de la décomposition des déchets. Nocif, celui-ci est récupéré dans chaque casier avant… d’y être en partie ré-injecté.
« Le contrôle de l’humidité est important pour favoriser la décomposition des déchets et donc la production de gaz. Pour humidifier les casiers, nous ré-injectons donc le lixiviat ».
En fin de chaîne, celui-ci finit néanmoins par être traité dans une station d’épuration propre au site, qui s’assure de rejeter une eau assainie dans le milieu naturel.