Agripolyane : fabriquant de films plastiques pour l’agriculture
Prêts à partir dans le monde entier, les rouleaux de film pour serres sont le cœur de métier de l’entreprise Agripolyane installée sur la ZI du Clos Marquet à Saint-Chamond.
D’en bas, vue à hauteur d’homme, elle pourrait faire penser à une énorme ampoule dégageant une puissante chaleur. Mais à mesure que le regard s’élève, la large bulle de plastique s’étend en colonne et s’amincit. Sur plus d’une dizaine de mètres, elle grimpe, tenue droite par une soufflerie qui la refroidit et enserrée par de minces bras de métal la faisant progresser, avant qu’elle soit aplatie par des rouleaux. Ce processus, qui ne cesse jamais, accouche de kilomètres d’un produit familier : du film plastique pour serres.
Chaque heure, près de deux tonnes sortent de cette machine. Découpés puis ficelés en rouleaux compacts, ils finissent stockés en palettes sur un vaste parking. Prêts à partir à l’autre bout du département, du pays ou du monde, ces rouleaux de film pour serres, vendus sous les marques Polyane ou Deltatex, sont le coeur de métier d’Agripolyane.
« C’est 90 % de notre activité », détaille Sotiris Droulias, directeur général de l’entreprise couramiaude qui crée également des films de paillage, d’ensilage ou encore d’étanchéité. « En 2020, nous en avons produit 12 000 tonnes. Pour 2022, nous visons 17 000 tonnes. » Bref : le temps est à la croissance. Cela n’a pas toujours été le cas.
Créée en 1966 sous le nom Prosyn-Polyane, Agripolyane a vécu une vie mouvementée. Elle fut une entreprise florissante produisant toutes sortes de films plastiques, connut des hauts, puis des bas, jusqu’à être placée en redressement judiciaire en
2004. En 2005, Saint-Étienne Métropole rachetait le terrain et les bâtiments du site pour lui apporter de la trésorerie.
Produit haut-de-gamme
En 2006, la société est rachetée par le groupe grec Plastika Kritis, spécialisé dans la production de films plastiques à usage
agricole et détenteur d’une dizaine d’usines dans le monde, qui recentre l’activité de l’entreprise, renommée Agripolyane, sur ce
secteur. « Le nom est le point-clé, insiste Sotiris Droulias. Même quand Prosyn était en mauvaise santé, la marque Polyane
a toujours été synonyme d’un produit durable et haut-de-gamme ». Un produit d’une qualité telle qu’il s’exporte partout : Agripolyane vend ses rouleaux à des distributeurs des quatre coins de la planète.
50 % des ventes se font à l’étranger
Aujourd’hui, en moyenne 50 % des ventes se font sur le territoire national et 50 % à l’étranger : Espagne, Maroc, Russie, États-Unis, Kenya, Viêt Nam… À l’avenir, l’export pourrait représenter 70 % des ventes. « Le marché français est limité et bien partagé avec nos concurrents. Au fur et à mesure de la croissance de notre tonnage, c’est donc vers des marchés extérieurs que nous allons nous tourner. »
Bien qu’étant l’un des leaders de son secteur, Agripolyane ne se repose pas sur ses lauriers. Son département R&D travaille sur les formulations des films (fruits du mélange de diverses matières premières et d’additifs produits au sein de Plastika Kritis), en lien avec les autres laboratoires du groupe.
Soucieuse de l’impact environnemental de ses produits, Agripolyane veille à leur durabilité. « Nous ne produisons pas d’objets à usage unique. Nos films durent plusieurs années puis sont récupérés, recyclés et réincorporés ». Et si les machines requièrent de fortes consommations électriques, l’entreprise tend à devenir auto-suffisante sur le plan énergétique, notamment grâce à l’utilisation de panneaux solaires.
Propriétaire des 6,5 ha du site depuis son rachat en juillet à Saint-Étienne Métropole, Agripolyane poursuit la modernisation de son parc machines et la rénovation des lieux, avec un plan d’investissement de 15 millions d’euros. Une nouvelle tour de 26 mètres devrait notamment être construite. De quoi viser toujours plus haut.
