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Appel à projets circuits courts : une filière boostée

En juin 2019, Saint-Étienne Métropole lançait un appel à projets visant à développer des circuits courts agricoles et alimentaires sur le territoire. L’objectif ? Structurer une filière, offrir des débouchés aux agriculteurs, développer des savoir-faire et maintenir voire développer des emplois locaux.
Deux ans plus tard, on fait le bilan…

Avec près de 1 000 exploitations dont 600 professionnelles, la Métropole possède un riche vivier agricole. Alors même que 40 % d’entre elles vendent leurs produits en circuits courts, la demande se développe. En parallèle, le territoire regorge de structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) œuvrant dans le domaine de l’alimentation, mais qui peinent souvent à atteindre une taille critique et à répondre aux enjeux à l’échelle territoriale.
Pour les aider dans leur développement, la Métropole a lancé un appel à projets invitant les acteurs de l’ESS à s’associer pour passer d’une logique de client/fournisseur à une logique partenariale, et ainsi créer des groupements d’acteurs locaux formant un ou plusieurs maillons de la chaîne alimentaire. À la clé : 60 000 euros de subventions, dont 50 000 euros pour l’achat de machines…

De la fourche à la fourchette

Parmi les 5 groupements candidats, la Métropole en a retenu un, associant 7 structures :

  • deux exploitations maraîchères en insertion : Jardin de Cocagne et le Jardin de Valériane
  • trois restaurants-traiteurs : Cuisine sur Rue, Ethic Table et La FABuleuse cantine
  • un logisticien-distributeur : la Fourmilière
  • un distributeur : De la Ferme au Quartier  

À elles toutes, elles forment ainsi une chaîne alimentaire complète, des producteurs aux consommateurs, de la fourche à la fourchette !

En s’associant, elles se sont mis d’accord sur des volumes de production, des stratégies commerciales de débouchés pour le collectif, la valorisation des excédents de production, etc. Surtout, en augmentant le volume et la régularité de leur production, leur association leur permet de faire ensemble ce qu’elles ne pouvaient pas réaliser seules, et accéder à de nouveaux marchés.

Enfin, cette coopération d’acteurs leur a permis d’augmenter leurs chiffres d’affaires, d’embaucher, et de consolider leur modèle économique.
Une belle opération !

Ah bon ?
Cet appel à projet s’inscrit dans le Programme de coopération de l’Économie Sociale et Solidaire Loire Sud (PROCESS), porté par Saint-Étienne Métropole et animé par la MIFE Loire Sud, qui vise à accompagner le développement des projets de l’ESS sur le territoire.

Ils en parlent

Louise Cerezo-Lahiani

Louise Cerezo-Lahiani, responsable d’Ethic Table

Une solution complète d’alimentation locale

« 40 % de nos achats en maraîchage viennent de la Ferme au Quartier : c’est génial ! Et plus globalement, les flux économiques entre les structures du groupement ont représenté 70 000 € en 2020, c’est considérable.
Ce groupement permet d’avancer tous ensemble et de solidifier chacun des acteurs. Traiteur depuis la création d’Ethic Table en 2013, nous avons élargi nos prestations en ouvrant notre restaurant en 2020 et nous construisons une cuisine centrale pour étendre encore nos prestations à la restauration collective. Faire partie de ce groupement nous permet de prouver que nous produisons une solution complète d’alimentation locale avec des maraîchers locaux, des distributeurs locaux, des transformateurs locaux et avec, au bout de la chaîne, des clients qui consomment 100 % local. »

Orane Larouere

Orane Larouere – Cogérante de La Ferme au quartier

Renforcer les échanges

« Cet appel à projet a vraiment été l’occasion de formaliser des échanges qui existaient déjà entre les structures, mais qui étaient plutôt informels. Cela nous a permis d’établir des partenariats forts et de bâtir toute une chaîne alimentaire alternative.
Les subventions reçues ont permis de me libérer du temps pour faire un travail de planification, qui est un enjeu très fort pour réussir à relocaliser les approvisionnements sur le territoire.
Une plate-forme classique ne peut pas accorder beaucoup de temps à ces aspects techniques qui sont pourtant essentiels. Et
puis, sur le plan matériel, nous avons pu faire l’acquisition d’une chambre froide.
Elle nous a permis d’améliorer la qualité de stockage des fruits et légumes et ainsi d’avoir une planification plus juste et de limiter les pertes. Cet investissement matériel a été un vrai levier de développement. »

Norbert Badel

Norbert Badel – Directeur du Jardin de Valériane

Une production accrue

« Dans le cadre de cet appel à projet, nous avons bénéficié d’une subvention de 11 000 euros, grâce à laquelle nous avons acheté une bineuse buteuse et un semoir tracté. Ces deux machines nous permettent de diminuer notre impact environnemental avec l’économie de plus de 2 000 m3 d’eau chaque année, et d’augmenter notre productivité. Sur la seule année 2020, nous avons ainsi produit plus de 5 tonnes de légumes en plus, soit 10 000 €.
Le groupement nous offre un débouché pour écouler cette production supplémentaire, et nous permet, dans le même temps, de nous approvisionner en légumes sous serre et ainsi offrir une gamme plus large de produits à nos clients. Cela sécurise notre développement et nous permet d’envisager la construction d’un bâtiment pour tout ce qui est stockage et préparation de commande, et l’achat de serres pour diversifier notre production. Nous avons également créé trois postes supplémentaires ! »