Industeel, une société olympique !
Fabriquant de la torche olympique
Elle pèse 1,5 kg et mesure 70 cm. Elle a une taille de guêpe : 3,5 cm de diamètre à ses extrémités et 10 cm en son milieu. Son galbe rappelle la Seine avec ses courbes ondulées. Sa peau champagne symbolise l’or, l’argent et le bronze des médailles olympiques.
Dès le 8 mai, 11 000 relayeurs de la Flamme Olympique et Paralympique traverseront la France. Ils seront de passage à Firminy, Saint-Étienne, Saint-Chamond le 22 juin. Ils arboreront fièrement la torche de Paris 2024 qui incarnera le savoir-faire français aux yeux du monde entier… et celui de la Métropole !
Le Comité d’Organisation de ces olympiades a en effet fait appel à un partenaire historique, ArcelorMittal, afin de concevoir une torche en acier responsable. Et celui-ci a mandaté sa filiale ligérienne, Industeel, pour fondre, couler et pré-laminer l’alliage métallique des 2 000 torches qui vont parcourir la France.
Précurseur du four électrique
« La fabrication de l’acier bas carbone est notre savoir-faire à Châteauneuf. Nous sommes l’un des premiers sites sidérurgiques de France à s’être équipés d’un four électrique en 1939 »,
explique Aurélien Bras, directeur de l’usine.
Pour un acier éco-responsable
À la différence des hauts fourneaux qui utilisent le charbon pour fondre le minerai de fer, l’électrique permet de concevoir un acier décarboné pur et 100 % recyclé : « Nous travaillons avec des ferrailleurs situés à 165 km aux alentours de nos sites. Cette ferraille est chauffée à environ 1 650°. L’acier va fondre et être placé dans une lingotière pour lui donner une forme rectangulaire. Il sera par la suite aplati et découpé pour avoir la forme brute voulue. »
Et il sera acheminé vers d’autres partenaires du groupe ArcelorMittal pour les finitions.
Chaque année, Industeel transforme 35 000 tonnes d’acier destinées à subvenir aux besoins d’une variété de marchés : de la fabrication de moules pour l’injection plastique à la production de tôles destinées aux appareils à pression.
Ils sont utilisés dans les secteurs de l’énergie, de l’automobile, de la défense (notamment les planchers des chars d’assaut), des énergies renouvelables (tôles de centrales solaires), ou encore du nucléaire. On compte parmi ses clients Framatome, Naval Group…
Une histoire qui dure depuis 160 ans
Le métallurgiste est implanté sur le territoire métropolitain depuis le XIXe siècle. À cheval entre Saint-Étienne et Lyon, les usines de Châteauneuf et de Saint-Chamond (Novaciéries) sont les vestiges de la saga entrepreneuriale et familiale de Marrel Frères. Celle-ci a été initiée à Rive-de-Gier par six frères forgerons en 1853.
L’usine de Châteauneuf sort de terre en 1866 et s’étend alors sur 12 hectares, que toise une haute cheminée en brique, toujours visible depuis l’autoroute A47.
Le site deviendra Creusot-Loire en 1978, puis Usinor Industeel dans les années 90. En 2006, le franco-indien ArcelorMittal rachète la société.
Un secteur qui recrute
Aujourd’hui, Industeel emploie dans la Loire quelque 300 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 134 M€ (2023). Dans une France qui se réindustrialise, le secteur recrute encore et toujours.
« On ne parle pas souvent de ces métiers », regrette Aurélien Bras, « Heureusement les temps changent ainsi que les mentalités. »
À la demande de la Préfecture, une délégation de la direction présente, dans les collèges du Gier, les métiers de l’industrie. Et cela paie : « Les collégiens commencent à être séduits » se réjouit le directeur des sites.
