Setforge : forge de frappe
C‘est dans la Métropole, et plus précisément à L’Horme, que des marques internationalement connues comme Volvo viennent se fournir, séduites par le savoir-faire de Setforge (contraction de Saint-Étienne et de Forge).
Setforge à l’Horme, terre de métallurgie
Assourdissantes, les lourdes frappes du marteau-pilon font trembler le sol et les murs de l’atelier. Sous leur action, les lopins d’acier rouge vif portés à près de 1 300°C, à la limite du point de fusion, s’affinent, se métamorphosent. Les blocs compacts deviennent des pièces élancées : des arbres de roues qui à l’issue de différentes étapes de fabrication (forgeage, ébavurage, traitement thermique…)
équiperont des engins Caterpillar ou Volvo, sur des chantiers du monde entier.
C’est dans la Métropole, et plus précisément à L’Horme, que ces marques internationalement connues viennent se fournir, séduites par le savoir-faire de Setforge (contraction de Saint-Étienne et de Forge).
Si le groupe, lui-même propriété de Farinia Group depuis 2009, dispose de dix sociétés en France dont trois sur le territoire de Saint-Étienne Métropole, le site de L’Horme est, historiquement, une terre de métallurgie. Ses trois lignes de production y sont en effet installées sur un espace de 17 000 m² occupé depuis 1906 par des bâtiments et machines dédiés au travail de l’acier, sous des noms divers au gré des ventes et rachats (Morel, Forges stéphanoises…).
Qui c’est les plus forges ?
Chaque mois, près de 11 000 pièces de 40 à 250 kg sortent des ateliers de Setforge L’Horme. Sur une année, la production
s’y élève à près de 66 000 tonnes. « La crise de 2008 nous avait durement touchés et nous a incités à ne plus travailler pour l’automobile, mais à cette exception près nos clients viennent de tous types d’industries », souligne Didier Forestier, son directeur.
Avec cependant quelques secteurs particulièrement porteurs : la construction/travaux publics représente 68 % des ventes, suivie de la défense, de l’énergie, du ferroviaire et, plus surprenant, du textile, avec des pièces forgées pour les métiers à tisser. S’y ajoutent de nouveaux secteurs en ligne de mire : le transport aérien (télécabines…) et les camions électriques, avec d’importants contrats d’ores et déjà signés.
Un savoir-faire mondialement reconnu
Au total, la société l’hormoise exporte 60 % de sa production tandis que 40 % sont destinés au marché intérieur – un ratio que la direction ne prévoit pas de faire évoluer dans les années à venir.
Setforge concentre en revanche son attention sur deux enjeux stratégiques majeurs. Le premier ? « Proposer à nos clients un service encore plus complet en leur fournissant des pièces usinées, explique Didier Forestier. Nous travaillerons pour cela avec des co-traitants spécialisés dans l’usinage, pour ensuite livrer nos clients et que ceux-ci n’aient au total qu’un seul interlocuteur pour toutes ces étapes : Setforge L’Horme. »
Second axe stratégique : la décarbonation, avec un important plan d’investissement pour limiter les émissions en CO2. « Sur les cinq prochaines années, nous voulons les diviser par deux, en installant notamment des panneaux solaires, en remplaçant les fours à gaz par des fours électriques ou encore en installant des systèmes décarbonés à la place des systèmes de chauffage actuels », conclut Didier Forestier.