Saint-Étienne Métropole, un bassin d’emploi pour les ingénieurs
C’est sur les bancs de l’École nationale d’ingénieurs de Saint-Étienne que se sont rencontrés Eddy Bernou (24 ans) et Thibault Agius (25 ans). Diplômés en septembre 2020 en génie mécanique, ils se lancent un mois plus tard dans l’aventure entrepreneuriale en créant la société Axive Additive, spécialisée dans la fabrication de composants mécaniques industriels par impression 3D métallique grandes dimensions. Un projet né durant leurs années d’études. Rencontre.
Comment est né votre intérêt pour le métier d’ingénieur ?
Eddy Bernou : Cela remonte à l’enfance et à l’adolescence : j’aime bricoler, savoir comment les choses fonctionnent et sont faites. J’avais envie d’aller plus loin que les mathématiques basiques, sur des applications concrètes…
Thibault Agius : C’est un peu pareil pour moi. J’ai toujours fabriqué des choses dans le garage de mes parents et cherché à comprendre comment marchent les objets qui nous entourent. Mes deux grands frères avaient déjà suivi des cursus d’ingénieurs, donc je voyais assez bien de quels types de métiers il s’agissait.
Quels parcours scolaires avez-vous suivis ?
Eddy Bernou : Un parcours plutôt classique : collège puis lycée général en filière S à Belley (Ain), mais avec une option « Sciences de l’ingénieur ». Je ne savais pas encore exactement quel métier je voulais faire, ça s’est « construit » au fil de l’eau en découvrant des choses grâce aux cours et à notre professeur de mécanique.
Thibault Agius : Je viens de Valence et j’ai également suivi un parcours scolaire classique, en filière S. Mais je savais depuis l’adolescence que je voulais faire de la mécanique.
Comment avez-vous découvert l’École nationale d’ingénieurs de Saint-Étienne ? Et pourquoi avez-vous choisi d’y étudier plutôt qu’ailleurs ?
Eddy Bernou : Mon professeur de mécanique avait fait l’Énise (École nationale d’ingénieurs de Saint-Étienne), ce qui avait contribué à m’aiguiller vers cette formation. Mais c’est surtout la journée portes ouvertes qui a été déterminante. J’y ai découvert une école à taille humaine, dans une ville à taille humaine, avec une vie associative très développée. Saint-Étienne Métropole offre également une belle qualité de vie. On est très rapidement dans la nature, les monts du Pilat sont très proches, ce qui offre de super opportunités pour s’aérer l’esprit, faire du sport…
Thibault Agius : J’ai hésité, comme Eddy d’ailleurs, avec l’Insa Lyon, mais la visite de l’Énise lors de la journée de présentation m’a convaincu. La possibilité de se spécialiser dès la première année, en l’occurrence en génie mécanique, a achevé d’orienter mon choix. J’étais également intéressé par le savoir-faire manufacturier historique de Saint-Étienne, qui me parlait et faisait écho à la formation. Je me suis dit que la métropole de Saint-Étienne constituerait un bon bassin d’emploi, ce qui s’est révélé exact : le bassin stéphanois est très dynamique sur le plan industriel. Beaucoup d’ingénieurs Énise travaillent d’ailleurs dans la région ! Il y a pas mal d’industries différentes et donc de postes intéressants, ce qui facilite l’insertion professionnelle.
Quels sont les points forts de la formation à l’Énise ?
Eddy Bernou : C’est une formation très spécialisée mais aussi très généraliste. En 5 ans, on y développe une vision de la mécanique sur plein d’aspects différents. Mais les deux grosses forces pour moi sont la spécialité dès la première année et les stages multiples qui permettent de se former sur le terrain, en entreprises, et de développer sa culture technique et professionnelle dans de « vraies » conditions.
Thibault Agius : Pour moi aussi c’est l’approche métier et terrain industriel, qui est propre à l’Énise. Dès la rentrée à l’école, tu es formé pour être prêt dès la 3ème année à entrer en stage en industrie pour 5 mois. C’est toujours la force de l’Énise, d’avoir des ingénieurs généralistes mais avec un vrai ADN industriel et des technologues avant tout.
C’est durant vos études que vous vous êtes rencontrés ?
Eddy Bernou et Thibault Agius : Oui, nous étions dans la même promo. On s’est vite trouvé des affinités et centres d’intérêts communs et nous avons souvent participé aux mêmes groupes de travail. Ça a tout de suite « matché » !
A l’issue de vos 5 années d’études, vous avez créé ensemble la société Axive Additive. Quand et comment est né ce projet ?
Thibault Agius : Il est né durant notre formation à l’Énise ! C’est un peu notre projet de fin d’études ! On voulait construire un projet de A à Z. Il fallait pour cela trouver un sujet nous plaisant à tous les deux et on est partis sur l’impression 3D. Ce qu’on voulait, c’était faire une imprimante 3D qui vienne combler les manques des machines existantes. Le projet a ensuite évolué vers la fabrication de pièces mécaniques industrielles par impression 3D métallique grandes dimensions.
Comment l’école a-t-elle répondu à ce souhait ?
Thibault Agius :Très favorablement et en nous soutenant ! On nous a très vite orientés vers un projet de format entrepreneurial. L’Énise nous a permis d’avoir 118 heures sur le semestre de cours en dernière année pour développer ce projet, puis de nous y consacrer à temps plein pendant ce qui aurait dû être notre stage de fin d’études. Elle nous a attribué une bourse pour que l’on ait une rémunération identique à celle que nous aurions eu en stage. L’Énise, via sa fondation, nous a également alloué un budget pour faire des essais, développer le projet… et nous a hébergés dans ses locaux, où nous sommes d’ailleurs toujours installés. C’est aussi toute cette aide qui fait que nous avons persévéré et créé la société Axive Additive pour poursuivre ce projet une fois diplômés de l’Énise.
Quels conseils donneriez-vous à de futurs étudiants ?
Eddy Bernou : Soyez curieux ! C’est essentiel pour s’ouvrir à de nouveaux sujets, de nouveaux secteurs dont on n’a pas connaissance lorsqu’on est lycéen. Il faut le plus possible regarder comment les choses se passent. Et, même quand on a intégré l’école, continuer à se renseigner sur la finalité des choses. Multiplier les expériences et les stages est pour cela un vrai atout, car ça permet de mieux définir et orienter son projet professionnel. Et n’hésitez pas, au moment de choisir votre formation, à aller aux journées portes ouvertes, car c’est comme cela qu’on voit vraiment si l’école peut nous convenir !