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Laurent Pinatel - Ferme des Collines du midi

Développement durable : un monde plus bio

Exploitant agricole à Saint-Genest-Lerpt et ancien porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel a pris le virage du bio il y a plus d’une décennie. Il revient sur ce choix et sur les façons de conjuguer, aujourd’hui, agriculture et préservation de l’environnement.

 

Entretien avec Laurent Pinatel, agriculteur bio

Votre exploitation, les Collines du Midi, est labellisée bio depuis plus de 10 ans. Pourquoi ce choix ?

D’abord pour des raisons agronomiques et idéologiques. Ma sœur Catherine, avec qui je co-gère l’exploitation, et moi, avions déjà mis en place un certain nombre de mesures qui nous semblaient aller dans le bon sens, et nous nous sommes rendu compte que même sans être labellisés bio, nous n’étions pas loin d’en respecter tous les critères. Ce qui a achevé de faire basculer la réflexion, ce sont des raisons économiques et commerciales : nous avons vu se mettre en place des mesures pour favoriser le bio, par exemple dans les cantines. Nous employons aujourd’hui 3 salariés, et n’avons jamais regretté ce passage au bio !
Nous pensions d’ailleurs que cela serait plus compliqué que ça ne l’a été. Il y a certes des contraintes, mais elles nous ont permis d’être au final plus réactifs et d’évoluer. Le principal frein est psychologique.

Quels sont les critères à respecter pour être labellisé bio ?

Il ne faut pas utiliser de pesticides de synthèse ni d’engrais chimiques. Nous fonctionnons donc avec nos propres lisiers et nos fumiers, et effectuons des rotations de cultures pour éviter que des herbes se développent. Nous travaillons avec de vieilles variétés de blé, moins sujettes aux maladies. Il y a aussi des critères à respecter pour le bien être animal : nombre de mètres carrés par vache, nombre de traitements antibiotiques limité… Et tout ce que l’on achète à l’extérieur pour nourrir le troupeau doit être bio.

Laurent Pinatel - Ferme des Collines du midi

Laurent Pinatel

« Beaucoup d’actions de Saint-Étienne Métropole vont dans le bon sens »

Au-delà du bio, votre réflexion embrasse des questions de développement durable au sens large…

Nous avons en effet décidé de mettre en place pour nos animaux des traitements préventifs à base d’huiles essentielles. Lorsque nous avons refait l’un de nos bâtiments, nous avons employé des artisans de la région et nous l’avons voulu en bois local. Nous recyclons aussi nos eaux usées : quand la machine à traire se lave, la première eau part dans la fosse à lisier et les suivantes sont réutilisées pour laver la salle de traite. Et nous avons installé des panneaux solaires.

Saint-Étienne Métropole vous accompagne-t-elle dans l’évolution de vos pratiques ?

Nous avons participé au programme de plantation de haies que Saint-Étienne Métropole a mis en place, une mesure bénéfique pour la biodiversité car les haies sont un refuge pour les insectes, les oiseaux…
Elles permettent également de lutter contre le réchauffement climatique et l’érosion des sols. Nous en avons planté 1 km en 2021 et allons encore en planter 1 km cet hiver. Et à part du temps, ça ne nous a rien coûté !
Nous avons également bénéficié de la collecte de pneus usagés, qui servaient notamment à couvrir les bâches mais posaient des problèmes de pollution.
D’une manière générale, beaucoup d’actions et de réflexions mises en place par la Métropole vont dans le bon sens, qu’il s’agisse du Projet alimentaire territorial ou des moyens mis en place pour favoriser le bio et le local.